Etude des mycètes utiles & nuisibles en biotechnologie (M)
Objectifs :
- identifier quelques genres de moisissures (micromycètes) utiles ou nuisibles - effectuer la recherche d'une mycotoxine par méthide immunologique (méthode d'Ouchterlony de double diffusion en milieu gélosé
- cultiver des moisissures en milieu liquide pour récupérer une molécule d'intérêt thérapeutique (pénicilline)
Exemples d'utilisation des mycètes en biologie
SECTEURS
UTILISATIONS
EXEMPLES
Industries
agro-alimentaires
Fromagerie
Modification des arômes de fromages
Penicillium camembertii :
Penicillium roquefortii :
Mucorales qui participe à la fabrication de la tomme de Savoie ou du Saint Nectaire.
Additifs
alimentaires
Synthèses de colorants alimentaires
Production de colorants jaunes par Epicoccum nigrum ou Blakesla trispora (colorant E 160a (ii).
Productions d’additifs ajoutés aux aliments pour :
faciliter la préparation
améliorer la présentation
améliorer les propriétés organoleptiques
faciliter la conservation
Production d’acides organiques comme l’acide citrique (Aspergillus niger dans la fabrication du Coca Cola )
Production d’enzymes utilisés dans :
la préparation du pain (hydrolyse de l’amidon par les amylases d’Aspergillus)
la coagulation du lait (pseudo présures de Mucorales)
la clarification des jus de fruits (pectinases d’Aspergillus)
antioxydant pour les œufs et mayonnaise en poudre (Aspergillus niger)
Industries pharmaceutiques
Synthèse d’antibiotiques
la pénicilline produite par Penicillium notatum, Penicillium chrysogenum…
Environnement
Lutte biologique
Élimination des insectes ou vers nuisibles
Beauveria bassania peut parasiter les insectes
Arthrobotrys peut parasiter les nématodes (vers)
1ère partie : observation et identification de mycètes d'intérêt biotechnologique
En premier lieu, quelques vidéos présentant les moisissures (plusieurs autres vidéos sont disponibles sur le même site).
Prélévement non destructif par empreinte au scotch
C'est une technique spécifique de l’observation des moisissures. Elle permet de réaliser un prélèvement non destructif à l’aide d’un ruban adhésif utile à l’identification des champignons microscopiques.
-Préparer au préalable une lame (dégraissée) en déposant en son centre une goutte de colorant (bleu de lactophénol) -Couper un morceau de ruban adhésif (type « Crystal », parfaitement transparent) de 2 cm de long en évitant absolument de laisser ses empreintes sur la face adhésive. -Utiliser deux pinces pour manipuler le ruban adhésif. -Appliquer la face adhésive sur la moisissure après avoir trèsdélicatement soulevé le couvercle de la boite de Pétri. -Poser le morceau de ruban adhésif sur la goutte, face collant sur la lame. -Déposer une goutte de bleu de lactophénol sur le ruban adhésif et recouvrir d’une lamelle d’une taille suffisamment grande pour recouvrir le ruban adhésif -Observer successivement aux objectifs x10 puis x40.
Les moisissures produisent des quantités très importantes de spores, qui peuvent contaminer rapidement toute une salle. Il est essentiel de limiter au maximum l’ouverture des boites de culture, et si la salle en dispose, de travailler sous un PSM (Poste de Sécurité Microbiologique).
Objectif x40 (pas d'huile !!!).
Éclairage faible : condenseur baissé, diaphragme fermé, rhéostat au minimum.
Clichés d'aspects macroscopiques et de microscopie optique de différents genres de moisissures utiles ou nuisibles pour l'homme, réalisés au laboratoire du lycée (la procédure opératoire de prélèvement non destructif de mycélium est disponible dans le document de iches, rubrique téléchargement, ou auprès de votre enseignant de biotechnologie)
Autres photographies d'observations faites au laboratoire :
Hyphe septé :
Dessin d'observation réalisé par une élève de 1ère au talent certain !
Timelapse montrant la croissance d'hyphes (acquisition : microscope USB à 15 euros + logiciel Avacam)
Test du microscope USB à 15 euros :
Indiquer en quoi consiste : un examen macroscopique des moisissures ; un examen microscopique des moisissures.
2ème partie : étude de milieux de culture pour moisissures et levures
Sabouraud additionné de Chloramphénicol
PDA (Potato Dextrose Agar)
- Peptone trypsique de viande (10 g)
- Glucose (20 g)
- Chloramphénicol (0,5 g)
- Agar (15 g)
- Eau qsp 1L
- Extrait de pomme de terre (laver et couper 200 g de pomme de terre non pelées. Ajouter un litre d’eau et porter à ébullition pendant une heure. Écraser, filtrer et compléter à un litre)
- Glucose (20 g)
- Agar (20 g)
Repérer et donner le rôle des constituants nutritifs de chaque milieu.
Expliquer pourquoi ces milieux ont souvent un pH compris entre 5,6 et 6
En se basant sur le texte suivant, réfléchir aux risques liés à la manipulation.
La dissémination des spores fungiques: les moisissures produisent des quantités très importantes de spores, qui peuvent rapidement contaminer toute une salle. Il est essentiel de limiter au maximum l’ouverture des boites de culture, et si la salle en dispose, de travailler sous un PSM (Poste de Sécurité Microbiologique).
3ème partie : repiquage de moisissures et comparaison de la vitesse de croissance par mesure des diamètres des thalles au cours du temps
Aspect à J+3
4ème partie : culture de moisissures en milieu liquide dans le but de récupérer une molécule d'intérêt thérapeutique (pénicilline)
Culture de moisissure Penicillium chrysogenum en milieu Sabouraud liquide, sous agitation douce. On remarque que, contrairement aux bactéries qui se développent en milieu liquide sans former de colonies mauis en rendant trouble le milieu, les moisissures forment des structures sphériques (du fait de leur croissance centrifuge à partir d'une spore) et que le milieu reste parfaitement limpide (un trouble du milieu traduisant alors une contamination microbienne)
5ème partie : recherche d'une mycotoxine (la patuline) par méthode immulogique (double diffusion) dans un produit fermenté
Certaines espèces de moisissures (appartenant aux genres (Aspergillus, Fusarium, Stachybotrys, Penicillium…) sécrètent des mycotoxines. Plus de 300 d'entre elles ont été identifiées, mais seule une trentaine possède des propriétés toxiques réellement préoccupantes pour l'homme ou l'animal.
La méthode d'Ouchterlony permet de détecter (mettre en évidence = analyse qualitative) un antigène (ou un anticorps) par la formation d'un immuncomplexe à l'aide d'un anticorps (ou d'un antigène) spécifique, se traduisant par la formation d'un réseau visualisé sous forme de précipité visible à l'œil nu.
Réactifs : -Solutions à analyser contenant l'antigène à rechercher (50 µL de chaque) -Solution contenant l'anticorps spécifique de l'antigène recherché (50 µL)
Remarque : cela peut être l'inversé : plusieurs solutions contenant un anticorps à rechercher et une solutions contenant l'antigène spécifique de l'anticorps recherché
Matériel : -Une boite de gélose chimiquement inerte (agar à 1,5 % m/V) de 55 mm de diamètre -Pipette à piston P100 + cônes adaptés -Emporte-pièce -Papier filtre pour réaliser la chambre humide
Sécurité Manipuler et éliminer les réactifs utilisés, ainsi que les matériels à usage unique contaminé en suivant la procédure relative aux produits infectieux ou potentiellement infectieux.
Préparation de la boite -Placer la boite au-dessus du gabarit fourni -Repérer la position des futurs puits par transparence -Creuser les puits avec un emporte-pièce ; les puits doivent avoir une forme cylindrique parfaite
Remplissage des puits -Déposer un volume de 10 µL par puits en veillant à ne pas les endommager -Ne pas déplacer ou transporter la boite immédiatement après le remplissage.
Incubation Fixer dans le couvercle de la boite de Pétri un papier filtre humidifié (è chambre humide) Parafilmer la boite. Laisser diffuser à température ambiante pendant 24 h minimum sur une surface plane.
Observation -Effectuer la lecture sur fond noir et en éclairage rasant. Un immuncomplexe apparait sous la forme d'un arc blanchâtre de précipitation.